EN SONS

KILL JEKYLL


Kill Jekyll
en même temps que les asperges des boisKill Jekyll vient de sortir – chez tous les libraires via Pollen diffusion 17 euros – et si la librairie est trop loin de chez soi on peut aussi le commander direct aux éditions do

Pompéi, La moustache, Amy, Fils de, L’espèce, Kill Jekyll, Mitchum, sont les sept textes qui le composent

à la fin du livre l’éditeur Olivier Desmettre a écrit un texte bien à lui qui me réjouit et dont je suis spécialement honorée – il cite Flannery O’Connor qui connaissait tous les oiseaux : “Qu’une nouvelle ait du sens est ce qui l’empêche d’être brève. Je préfère parler du sens d’une histoire plutôt que de son thème. Les gens parlent du thème d’une nouvelle comme de la ficelle qui ferme un sac de grain pour les poules. On pense que si on peut saisir le thème, comme on saisit le bon bout du fil qui noue le sac, on peut ouvrir la nouvelle et nourrir la volaille. Mais ce n’est pas comme ça que ça marche. Dès lors qu’on est en mesure d’expliciter le thème d’une nouvelle, de le dissocier du récit, on peut être sûr qu’elle n’est pas bonne. Le sens d’un récit doit faire corps avec la matière romanesque, elle doit être concrétisée par elle. Un récit est une façon de dire ce qui ne peut se dire autrement, et chaque mot dont il est fait est nécessaire pour exprimer le sens. Si vous choisissez de raconter une histoire, c’est que faire une déclaration vous semble inadéquat. À qui vous demande quel est le sujet d’une nouvelle, la seule réponse à faire est qu’il la lise.”

le #5 et dernier micro pour célébrer la joyeuse sortie de ce livre s’appelle ‘Worried Man Blues’ – avec des guest stars dont une venue des bois elle aussi (vraiment mieux au casque) – et la playlist complète de ‘Fils de’


KILL JEKYLL : BONUS 4 / 5


avant la parution en librairie le 5 mai prochain de Kill Jekyll aux bons soins d’Olivier Desmettre et des super superbes Éditions do j’ai déjà beaucoup beaucoup ! de plaisir à vous donner à entendre ici les épisodes bonus d’un des textes de ce livre : ‘Fils de’ (mieux au casque)

#4 Sondra Locke & The Very Ugly
#3 Clinitssoude
#2 le complexe
#1 un type solide

ALLÔ ?


une proposition de Yann Duphil de la médiathèque de Clermont-Ferrand – 25 textes lus par leurs auteurs – du 9 au 25 mars quand on appelle le 04 43 76 25 19 on tombe sur un des 25 textes lus par leurs auteurs ils sont mis en ligne sur un répondeur c’est aléatoire j’ai appelé je suis tombée sur Tarkos pas sur ego la classe ! et ça c’est aussi le travail colossal de Julien d’Abrigeon depuis 20 ans déjà alors vive Tapin²

allô poésie

Tapin²

RONETTE ET MODINE


‘c’est écrit c’est dit’

(…)
pourtant pour les artistes c’est plus pratique et c’est bien connu quand leurs modèles posent ils peuvent sublimer et tirer leur coup à la fois et il y en a qui en ont profité pour tomber amoureux et pour le dire il y en a qui ont peint ce qu’ils voyaient et ils ont été plus ou moins vieux ça ne les a pas mis en péril il y en a beaucoup boticelli 65 courbet 58 degas 83 bonnard 80 il y en a des peintures avec dedans les personnes des femmes aimées je dis ça je dis rien je ne pense pas que rodin ait pensé aussi bien que son penseur je ne sais pas comment il a pensé aux femmes mais au lieu d’aller étudier la sculpture de buonarotti 89 à quoi ça servait franchement michelange l’avait déjà inventée il aurait mieux fait de lire ses sonnets voilà voici gala un conseil à rodin de clv je ne sais pas comment il a pensé aux femmes mais je lui en veux il s’y est mis un peu tard rodinet ça dépend des jours où j’écris ce texte ça varie ça varie selon le ciel et la lumière et si fernand est à carrefour contact ou bien en train de dessiner dans la pièce d’à côté c’est multifactoriel selon les jours j’en veux à rodin ou je lui en veux beaucoup j’aimerais que dans toutes les commémorations y compris celle des artistes pas juste des génocides il y ait place pour en vouloir justement à ceux qui ont été maltraitants du genre humain

parce que le travail d’artiste dit figuratif sans figure de vraie personne regardée dedans c’est quoi je ne sais pas

c’est plastique

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en artistes je préfère degas je préfère vuillard je préfère courbet je préfère pollock je préfère bonnard je préfère giacometti je préfère soulages je préfère louise bourgeois à part michelange et raphaël à part cette époque à part ce pays les hommes n’ont jamais plus de prénom mais les femmes si on ne peut pas dire bourgeois ni neel je préfère alice neel que je ne connaissais pas avant d’aller à arles avec fernand je préfère van gogh toujours

à la boutique de la fondation vincent van gogh d’arles ils vendent une gomme quand je leur ai dit ne trouvez-vous pas que c’est atroce de vendre ça à la fondation vincent van gogh d’arles ils m’ont répondu madame mais ça c’est les goûts et les couleurs
cette gomme en plastique c’est une oreille

en artistes et dans la vie vraie aussi je préfère ceux qu’on dit malades les fous les désespérés les dépressifs les drogués les retirés tout le catalogue des DSM moi je ne les appelle pas comme ça je les appelle ceux qui y vont

et ce n’est pas parce que je suis un peu tout ça moi-même c’est à cause de ma déjà un peu longue vie où j’ai été forcée de voir que tous ceux qui de la maladie d’être vivants n’ont rien fait d’autre que de cacher ou d’ignorer ou d’écraser les plus fragiles au finale font des œuvres plastiques vides ou alors ils vendent des gommes en forme d’oreille coupée ou beaucoup d’autres choses vides mais très plastiques et très agressives et hyper communicantes ils font pour qui a des yeux pour voir et qui a encore ses oreilles

les enfants morts des camilles
ils n’en ont pas fait de produit dérivé
(…)